Avec quelque 25 années d’existence qui ont transformé le monde, le web est évidemment un sujet de réflexion, mais aussi de propositions concrètes d’amélioration pour l’utilisateur. Des observations quant à son utilité, quant à la pertinence de sa pratique, quant à la praticité de sa forme. Quelques spécialistes se font aujourd’hui entendre pour alerter les internautes : on vole nos vies, mais nous pouvons les reprendre en main. Voilà de quoi faire sourciller tout acteur du web, du concepteur de site au référenceur web, comme votre agence web Web Omega.
L’arroseur arrosé
Tristan Harris – et son manifeste sur le temps bien dépensé 1 – et Joe Edelman – et son projet de design optimisé 2 pour que l’utilisateur réalise ses objectifs plutôt que ceux des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) – sont deux figures parmi d’autres qui se posent des questions sur une habitude que nous avons tous depuis que le web est grand public : celle d’y passer l’essentiel de notre temps.
Bon, ce n’est pas nouveau de se poser des questions sur l’utilité d’une nouvelle pratique technologique. Platon le faisait déjà à propos de l’écriture. « Est-ce que ça n’empêcherait pas l’homme d’utiliser sa formidable mémoire et du coup l’affaiblirait ? », se demandait-il. Ainsi en a-t-il été de plusieurs évolutions qu’a connu l’humanité (le journal qui coupe les lecteurs de leur entourage, la machine qui vole l’emploi des ouvriers, la télévision qui abrutit, etc.). Dans tous ces cas, il y a un coût pour le genre humain, et un bénéfice. Est-il faux de penser que si ces technologies ont été globalement adoptées, c’est parce que le bénéfice était plus grand que le coût ? Les plus critiques diront que la facilité prime toujours sur l’utilité.
Sur le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, on peut encore blâmer la paresse humaine. Mais à la base du problème, il y a le fait qu’on a perdu la capacité de s’ennuyer, parce qu’on ferait tout pour masquer le vide de l’existence. Alors individuellement, on s’échine à fabriquer sa propre toile pour jeter un voile pudique sur ce vide (on travaille, on regarde la télé, on écoute de la musique, on lit, on boit un coup entre amis, on fait des enfants, on joue avec ses enfants…). Avec le web, des businesses se font des milliards en offrant des bouts de toile (on poste des photos de la soirée d’hier, on poste des photos de la soirée qu’on est en train de vivre – double voile sur l’abysse !). Les sociétés d’internet exploitent sans vergogne cette appréhension.
Accomplissement de vie VS intérêts pécuniaires
Attention, il ne s’agit pas de juger des préférences des utilisateurs. En quoi vouloir se divertir serait moins valable que se perdre dans la classification du moustique tigre dans le sous-genre aedes, après avoir cherché des infos sur des moyens de se débarrasser de la bestiole qui vient de nous piquer ? Ce que les designers du futur web jugent, c’est le fait que notre attention étant devenue monayable, les sites qui en vivent nous zombifient sans scrupule. Il s’agit alors d’aider les personnes à atteindre leur idéal de vie, et s’il se trouve que c’est de devenir le meilleur dresseur, il faut que les outils informatiques (l’ordinateur, le smartphone, la tablette, le web) nous permettent d’y parvenir. Actuellement, ce n’est pas le cas.
Le design des écrans (navigateur sur ordinateur ou smartphone) n’est pas fait pour notre bien mais pour passer plus de temps dessus. Les fondateurs du design informatique partaient du principe que cela devait apporter du sens à l’utilisateur, à l’époque où l’ordinateur était considéré uniquement comme un outil de travail. Ce n’est plus le cas. L’ordinateur est omniprésent pour presque toutes les actions du quotidien et les géants du web nous imposent du sens, le leur.
La prochaine fois, vous découvrirez, si ce n’est pas déjà le cas, le piège selon Tristan Harris, ses solutions ainsi que celles de Joe Edelman.
Sources 1 http://timewellspent.io/ 2 http://nxhx.org/LivableTech/
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