Une certaine légende urbaine traine sur Internet : ce serait la fin de l’orthographe. Les scientifiques estiment le début de sa chute aux environs de 2000, avec l’apparition du SMS. Certes, auparavant les contrevenants existaient mais comme il n’y avait pas de diffusion de masse, et bien cela n’était pas aussi visible. La faute fut reprise quasiment immédiatement par les réseaux sociaux en plein essor, où les jeunes (et moins jeunes) balançaient, et balance encore aujourd’hui ce qui leur passe par la tête sans la crainte que Mme. Biscondi leur chauffe les oreilles avec un puissant « Les « si » n’aiment pas les « rai » ! » ou bien « Rappelle-moi la définition du verbe « croiver » je te prie… ». Cependant, les moteurs de recherche ont aussi leur part de responsabilité dans la déperdition orthographique et, par un tour pervers, les rédacteurs web sont parfois bien obligés d’utiliser des mots-clefs grammaticalement incorrects, voire complètement barbares. En tant qu’agence web spécialisée dans le référencement naturel, Web Omega dénonce cette dure condition que subissent les rédacteurs.
Venir à la rédaction web après des études littéraires, c’est un chemin tout tracé. On a appris à écrire, à argumenter, à classer des idées, à synthétiser. Rédiger pour Internet n’est pas très différent de rédiger un devoir et même les non-littéraires sont censés présenter cette aptitude, instruite de l’école au lycée, quel que soit le cursus suivi. On débarque tout frais de la fac ou de l’école supérieure, la tête pleine de sujets ô combien intéressants pour l’entretien qui nous ouvre les portes d’une agence de référencement. Et puis on découvre que certes, il va falloir rédiger le plus impeccablement possible des textes, mais aussi y intégrer des mots-clefs qui font tache. Certains rédacteurs ne s’y font pas et préfèrent retourner dans des secteurs où leurs compétences orthographiques ne sont pas bafouées, d’autres attendent l’évolution des moteurs de recherche.
Il y a plusieurs explications à l’obligation d’écrire mal certains mots-clefs. D’abord l’humain se trompe, c’est son droit, et à force de se tromper, la plupart des moteurs de recherche considèrent une requête mal orthographiée comme légitime. L’humain se trompe et il est nul en orthographe indépendamment du fait d’être un internaute, donc si les recherches internet se passaient sur papier et pigeon voyageur, il ferait les mêmes fautes. Il se trompe et il est fainéant, c’est-à-dire qu’il ne met volontairement pas les majuscules ou les accents, et en plus il ne corrige pas avant de taper sur Entrée. L’humain encore ne sait pas toujours bien taper au clavier et il appuie très vitre sur Entrée. Avec tout cela, les moteurs de recherche finissent par comprendre que quelqu’un qui a tapé « frnace » cherche « France ».
Une autre explication est que le moteur de recherche distingue ou non les mots bien et mal écrits. Et cela ne signifie pas que les résultats sont les mêmes avec un mot bien et mal écrit. Concrètement, Google considère chaque mot comme propre, il donne donc des résultats qui lui sont propres. Par exemple « référencement » obtient 9 910 000 résultats avec google.fr, « referencement » seulement 2 600 000. Mais « referencement » n’est pas systématiquement assimilé à « référencement » donc dans les quasi dix millions de pages pour ce dernier, il n’y a pas les deux millions et demi de l’autre. Il y
Si les accents ont une incidence sur le nombre de résultats, et par conséquent sur le nombre de recherches mensuelles qui intéresse les référenceurs, la majuscule semble bien moins importante. « France » et « france » donnent les mêmes résultats, « Flaubert » et « flaubert » aussi, « Chocolat » et « chocolat » pareil. Cela n’est pas vrai pour tous les moteurs de recherche. Le regretté AltaVista par exemple, était sensible aux majuscules et « prévoyait » les fautes en fournissant les résultats de mots similaires, si bien que pour affiner ses recherches, il fallait utiliser des symboles (+, -, *, « , », etc.). Mais AltaVista n’est plus, et Google est en France le moteur de recherche préféré pour 92.4% de la population en février.
Que faire alors ? Céder à la pression de la masse et de l’algorithme qui ensemble ont pervertis la langue ? On va finir comme les Disney d’Isigny ! Non, il y a un comportement plus fin à adopter et ce sera l’objet du prochain article sur le blog de Web Omega.
Source : http://www.atinternet.com/documents/barometre-des-moteurs-de-recherche-fevrier-2014/ Photos : http://bescherelletamere.fr/