Blog de Web Omega

ADSL pour tous ou course à la fibre ?

fibre optique

fibre optique

fibre optique à la campagne

Certains foyers français sont déjà équipés d’une connexion fibre optique quand d’autres « rament » encore avec leur 56k (connexion bas débit) et ne peuvent prétendre à mieux. L’accès au haut débit pour tous est encore loin d’être une réalité et pourtant de gros efforts sont fournis pour poursuivre le déploiement du très haut débit (fibre optique) : une situation apparemment inégalitaire que nous allons essayer de décortiquer.

Qui ne peut pas prétendre à l’ADSL ?

Certaines zones rurales…

Les zones rurales sont souvent les moins bien loties quand il s’agit de technologie. On le sait trop bien quand on va chez sa Mamie chérie au beau milieu de l’Auvergne ou de la Picardie (indéniablement deux très belles régions !), eh bien on ne s’attend pas à voir beaucoup de barres sur son portable et on n’espère même pas la 3G ni même la EDGE. De même pour ce qui est de l’Internet fixe (quand Mamie a un abonnement !) : ces zones sont parfois très mal ou pas desservies du tout et on s’attend donc soit à des débits ridicules soit à pas du tout de débit. Les Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI) ont plus tendance à équiper les zones urbaines où la densité de population est bien supérieure et où les investissements sont donc bien plus rentables. Mais à l’heure où l’accès à Internet devient un droit aussi fondamental que l’accès à l’eau ou à l’électricité, ces disparités sont problématiques… et ne concernent pas que certaines localités rurales.

…Mais pas seulement !

On pourrait penser qu’habiter dans l’agglomération d’une grande ville est l’assurance de pouvoir profiter d’une bonne connexion à Internet. Pourtant, de nombreux témoignages sur Internet montrent que non, résider à quelques encablures d’une ville comme Toulouse, Lyon ou même Paris ne garantit pas une connexion ADSL digne de ce nom (ils peuvent prétendre à l’ADSL certes, mais pas à des débits « corrects »). Ainsi, on ne dépasse pas les 512k dans certaines villes voisines de Paris ! En plus de débits faibles, on peut rencontrer des coupures fréquentes ou des ralentissements, qui rendent l’accès à Internet plutôt aléatoire.

La création de contenus rendue plus délicate ?

Adaptation aux différentes connexions

En attendant, les acteurs du Web doivent s’adapter : d’une part on trouve des abonnés avec de très bonnes connexions, de l’autre on trouve des abonnés avec des connexions complètement obsolètes : les créateurs de sites Internet par exemple doivent s’adapter à tout cet éventail de connexions. Ils ne peuvent pas forcément utiliser les moyens modernes de communication comme les vidéos : télécharger une vidéo avec un connexion bas débit est un vaste cauchemar ! Une sorte de nivellement par le bas a lieu, pour toucher le plus de personnes possibles en en oubliant le moins possible. Mais si la création de sites Internet tente de s’adapter aux basses connexions, force est de reconnaître que ce n’est pas uniquement pour convenir aux petites connexions qu’on retrouve dans certaines localités en France…

L’essor des appareils nomades et les contenus allégés

Ces dernières années ont été marquées par le formidable essor des appareils nomades. Les Smartphones et les Tablettes tactiles constituent de nouveaux outils permettant d’accéder à Internet. Comme ils ont pour principal atout la mobilité, ils ont souvent des débits inférieurs à ceux qu’on aurait chez soi sur son ordinateur (étant donné qu’ils peuvent être connectés à des Hotspots Wifi bridés ou en 3G). Les créateurs de contenus doivent donc s’adapter à ces nouveaux appareils (rendez-vous sur l’article de notre blog concernant la fin du monopole de l’ordinateur dans le trafic Internet) et cherchent à rendre les sites Internet plus légers, accessibles avec les connexions qu’on peut avoir en 3G sur son Smartphone dans un endroit mal desservi. Cela permet donc aux oubliés de l’ADSL de profiter de la plupart des contenus.

La Fibre, nouvelles perspectives pour les oubliés de l’ADSL ?

Atouts de la fibre optique

La fibre optique a un atout majeur qui devrait permettre aux oubliés de l’ADSL de ne pas manquer le virage du très haut débit : un signal transmis via de la fibre optique est beaucoup moins atténué qu’un signal transmis avec la génération de câbles précédente. Cela devrait rendre le déploiement de la fibre optique dans les régions rurales beaucoup plus facile, mais malheureusement toujours très coûteuse.

Travers des FAI

Malheureusement, les FAI sont toujours réticents quand il s’agit d’aller à la campagne ! C’est pourtant là qu’ils rencontreraient le plus fort taux de « pénétration ». En France, le nombre de foyers éligibles à la fibre optique est d’environ 6 millions (1,6 million en FTTH, c’est-à-dire pour la fibre optique jusqu’au domicile, et 4,5 millions en FTTB, c’est-à-dire jusqu’au pied de l’immeuble), pourtant, seuls 800 000 foyers sont effectivement abonnés au très haut débit. Le taux de transformation vaut ainsi seulement 13%. Les foyers éligibles ont en fait déjà une bonne connexion ADSL et en sont satisfaits : la mise à disposition de la fibre optique dans les zones où l’ADSL est de mauvaise qualité ou absent complètement serait donc un bon moyen de rendre ce taux de pénétration bien supérieur pour les FAI.

Conclusion

La fibre optique est un enjeu à la fois politique et économique. Équiper toute la France sera très coûteux (estimé à plus de 20 milliards d’euros par l’ARCEP) et prendra du temps mais la fracture du numérique est telle qu’il est nécessaire de lutter contre les inégalités de plus en plus importantes… Il apparaît plus efficace de passer directement à la fibre optique plutôt que de poursuivre les efforts dans l’ADSL en même temps : la fibre optique est une technologie où l’atténuation du signal est bien inférieure et le déploiement en serait facilité, autant donc faire l’impasse sur l’ADSL.

Qu’en pensez-vous de votre côté ? Avez-vous une bonne connexion Internet ? Trouvez-vous le passage intéressant pour le simple particulier ou uniquement destiné aux professionnels ? Attendez-vous avec plus d’impatience le passage à la 4G qui lui aussi arrive à grands pas ?

Auteur : Jérôme Chaaban