Il y a encore un an, toute la sphère internet pensait ça :
Pour les non-anglophones : « Arrêtez avec Google+, ça n’arrivera pas! ».
Les raisons qui ont poussé les internautes à rejeter d’emblée Google+ sont d’une part que, niveau réseaux sociaux, on en avait pas mal sous la main, dont un qui est encore et toujours plus que majoritaire en termes d’inscrits et de temps passé dessus (oui, il s’agit de Facebook) ; d’autre part, Google a encore une fois agit, en apparence du moins, en grand bêta naïf : « Allez, s’il-vous-plait, laissez-moi une place au soleil ! ». Et on en a soupé de ce faux-semblant de Google !
Né en 2011, Google+ était donc bien mal parti, sauf que depuis quelques semaines, les compteurs d’inscriptions en ont fait le dauphin de Facebook. En à peine 2 ans d’existence, ce nouveau réseau social est passé de la risée totale à la deuxième place. La rédaction de l’agence web Web Omega lance quelques hypothèses sur ce succès fulgurant.
Au départ, il fallait être invité pour découvrir Google+. Ce petit happening marketing a duré 3 mois, puis en septembre 2011, chacun a pu s’inscrire volontairement. C’est là que G+ n’a pas rencontré le succès. Enfin, quand on dit cela, on ne parle pas du nombre d’inscrits, qui lui est gigantesque, mais de l’intérêt pour les internautes. Car oui, G+ a rapidement eu des millions d’abonnés. Rien que pendant son lancement privé, au moins 25 millions de comptes auraient été créés, et six mois après son lancement public, le réseau revendiquait 170 millions d’utilisateurs. Mais au même moment, vers février mars 2012, une autre donnée épinglait le malaise : les utilisateurs ne passeraient que 3 minutes en moyenne par mois sur G+. On était bien loin des 6h45 mensuelles moyennes passées sur Facebook. Et puis ces millions d’utilisateurs sont bien relatifs, car Google a fait en sorte que chaque compte gmail soit un compte G+. Sans initiative de la part de son propriétaire, le compte apparait par exemple dans les possibles connaissances sur Google+. À force de recevoir des notifications qui vous appellent sur ce réseau social, vous finissez par le configurer, vous voilà GPlussien.
Comme l’échec n’est pas dans la ligne de conduite de la firme de Mountain View, la stratégie s’est durcie. À l’époque, l’image générale de Google était encore à la boîte sympa qui permet à tous d’avoir un accès sur le reste du monde et d’une certaine façon, elle n’a juste rien fait, rien fait pour empêcher les spécialistes du référencement de croire qu’il fallait s’y mettre. Ce n’est pas sa faute, c’est celle des référenceurs ! C’est là la force du géant. La deuxième vague d’utilisateurs de G+, ce sont donc les comptes pro, les profils publics de boites, de sociétés, d’e-commerces. Tout simplement parce que le référencement se fait essentiellement pour et par Google, les référenceurs se sont dit qu’au pire, ils auraient créé des comptes fantômes, au mieux, Google allait vraiment prendre en compte les publications sur G+ pour analyser la pertinence des sites correspondants, et ça pourrait compter dans le PR et servir la SEO. On arrive donc, fin 2012, à 500 millions d’utilisateurs.
Petit à petit, le vilain petit réseau social devient un concurrent sérieux. En fait c’est cela qui caractérise justement G+ par rapport à Facebook et Twitter, son sérieux. Facebook est une vitrine plus ou moins sainement gérée sur la vie privée de ses inscrits (les pages professionnelles annoncées régulièrement ne sont pas encore là), Twitter oscille entre les comptes 100% professionnels et officiels et les 100% personnels voire juste inutiles vu leur contenu (là ce sont vraiment des équivalents de tweets, des pioupious lancés dans le vaste vide d’internet, avec le niveau d’orthographe qui va avec). Ce qui sauve G+ et qui fait qu’à terme cela va vraiment se passer, c’est qu’on y trouve vraiment son intérêt, si l’on configure la bête comme il faut (ceci fera l’objet d’un prochain article).
La dernière phase de la conquête des internautes par G+ a été encore plus offensive, et donc efficace. C’est qu’il avait une arme toute prête, bien au chaud depuis son rachat en 2006 : YouTube et son monopole de la visualisation de vidéos en ligne. Cette phase a été initiée en novembre dernier en interdisant de commenter une vidéo si l’on n’est pas possesseur d’un compte G+. Cette opération a valu au réseau social de voir le nombre de ses abonnés croître encore, jusqu’à dépasser Twitter et prendre donc la deuxième place au classement du nombre d’utilisateurs d’un réseau social.
Donc oui, Google+ est bien en train d’arriver.
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