Nous vous avons parlé il y a peu du Facebook Graph Search, mais il n’y a pas que ce réseau social qui applique la théorie des graphes pour faciliter la vie des utilisateurs. Google a lancé le 16 mai 2012 pour les États-Unis le Knowledge Graph, c’est (pour faire court) le cadre d’informations que vous trouvez de plus en plus souvent sur le côté droit de votre page de résultats de recherche. Pour arriver à cela, Google a accompli encore une fois un travail de géant. L’agence web Web Omega s’est intéressée à cette nouvelle fonction de Google.
Un graphe est une représentation mathématique des liens qui unissent les choses, cela permet de comprendre les rapports entre les entités, quels sont les liens les plus courts qui mènent d’une chose à l’autre, le chemin le plus long aussi. Ce que Google initie avec le Knowledge Graph, c’est une nouvelle façon de procurer aux utilisateurs ce qu’ils demandent, c’est-à-dire des informations. En améliorant l’application de la théorie des graphes sur les données qui se trouvent sur les sites internet, Google est en passe de rendre son moteur de recherche vraiment intelligent, compréhensif dans le sens où il sait de quoi vous parlez. Les ingénieurs de Mountain View pourvoient le moteur de recherche d’une capacité bien humaine, l’entendement. Il passe de moteur de recherche à moteur de connaissance (knowledge en anglais).
Pour faire simple, à l’origine la fonction de Google et des autres moteurs de recherche était de trouver le plus vite possible toutes les pages internet qui contenaient les mots que vous aviez tapé dans la barre, peu importaient le contexte, le sens et l’intérêt pour l’internaute. En affinant de plus en plus les modalités de pertinence, Google rendait peu à peu son moteur intuitif (mais pas encore intelligent). Non seulement il vous proposait les pages qui contiennent ces mots-clefs mais en plus il les classait selon l’intérêt que d’autres utilisateurs avaient manifesté avant vous, en cliquant sur telle page plutôt qu’une autre, mais là encore sans distinguer le sens. Ce n’était pas encore la panacée puisqu’il arrivait par exemple que des milliers d’internautes cliquent par réflexe sur le premier lien proposé alors qu’il n’était pas d’un grand intérêt, mais à force de clics, Google le laissait tout de même en première position. Autre indice que le moteur de recherche ne faisait que sortir de la caverne, la proposition de mots-clefs pendant que vous tapiez dans la barre était souvent un ramassis de bêtises (qui font bien rire les internautes). Bref c’était un peu la préhistoire et l’antiquité des moteurs de recherche.
En lisant notre article Comment Google cherche, vous aurez un aperçu de la recherche telle qu’elle était dernièrement, sa dernière évolution avant le Knowledge Graph. Avec cette nouvelle fonction, la pertinence se situe désormais au-delà des liens, puisque les ingénieurs de Google veulent chosifier les mots-clefs. Concrètement il faut que le moteur de recherche comprenne que ce que vous tapez, ce ne sont pas que des mots, ces mots représentent quelque chose de concret pour vous, et vous avez besoin de savoir quelque chose à ce propos. Pour vous apporter la meilleure réponse, Google change pour apprendre, apprendre à comprendre les choses et non plus seulement les liens (Things, not strings comme le disait Amit Singhal, l’ingénieur qui a annoncé cette nouvelle fonction pour le web américain en mai 2012).
Google a amélioré la recherche de trois façons. D’abord en catégorisant les résultats selon les ambiguïtés. En effet, il arrive que les mots que vous tapez aient plusieurs sens. Au lieu de proposer les résultats de toutes ses nuances pêle-mêle, Google vous propose les résultats d’une signification, la plus conséquente en termes de recherche, puis il met à disposition sur le côté les autres choix. Si par hasard c’était un de ceux-là que vous cherchiez, vous n’avez qu’à cliquer pour obtenir vos réponses. Par exemple vous avez tapé « game of thrones » pour trouver le nom de l’auteur du livre, histoire de vous y mettre parce que la série télé ne va pas assez vite à votre goût, le Knowledge Graph vous propose d’abord la série télévisée, vous cliquez sur la série littéraire pour obtenir votre information.
Deuxièmement, et c’est la partie la plus visible de l’iceberg, Google prépare un résumé aux petits oignons pour vous éviter de rentrer dans les sites et de perdre du temps à la recherche de l’information tant désirée. Pour l’instant cela concerne les personnages célèbres, les lieux importants, les notions de connaissances (en sciences, en art, en religion, etc.), et aussi toutes les personnes et les sociétés qui ont un profil Google+. Tout n’y est pas encore, mais ça va venir. Ce résumé est extrait de diverses sources, officiellement Freebase, Wikipedia ou le World factbook de la CIA et beaucoup d’autres, considérées pertinentes parce que des milliers d’utilisateurs ont surfé dessus après avoir tapé les mêmes mots-clefs que vous. En plus, les quelques informations qui apparaissent dans ce nouveau cadre sont mises en avant de façon intelligente. Google sait ce que les internautes cherchent en priorité à propos d’un sujet, par exemple dans la grande majorité des cas la recherche « Robert Wadlow » concerne sa taille (c’était l’homme le plus grand qui ait existé), donc cette donnée va obligatoirement apparaître. Plus besoin de taper « robert wadlow taille » ni de rentrer dans la page Wikipedia ou Guiness Book of records pour la trouver, elle est là, sous vos yeux.
La troisième amélioration consiste à anticiper votre prochaine recherche et vous faire découvrir des nouveautés à propos de votre sujet. Reprenons l’exemple de Game of thrones. Quand vous avez cliqué sur le choix de la série littéraire, non seulement le cadre s’est rempli d’informations concernant exclusivement ce sujet, mais en plus les résultats de recherche eux-mêmes (sur la gauche) s’y sont restreints. Les mots-clefs ont été modifiés pour donner ce que Google estime plus pertinent, grâce à sa nouvelle intelligence. Vous cherchez un endroit pour jouer à Aviator ? Jouez à Aviator au casino en ligne Pin-Up . C’est pourquoi il y a « a song of ice and fire » à la place de « game of thrones » dans la barre de recherche, cela correspond plus à la série de livres puisque c’est ainsi que George R.R. Martin l’a nommée en anglais.
Le Knowledge Graph, c’est donc un peu votre bibliothécaire, votre médecin, Sherlock Holmes, Freud, Einstein, et même Robert Langdon, bref tout ce que vous pouvez imaginer comme expert dans son domaine, et qui vous restitue ses connaissances dans un petit cadre. Comme tout ce que fait Google, les travailleurs du web surveillent de très près les conséquences de chaque avancée pour adapter leur stratégie, en particulier pour le référencement internet et nous vous tiendrons bientôt au courant de ce que le Knowledge Graph change pour les référenceurs.
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